LE KUCHIPUDI - POUR EN SAVOIR PLUS...

PHOTO SHAKTI sur le côté, ou en fond.

Aujourd'hui le Kuchipudi fait partie des principales danses classiques de l'Inde du sud.
Originaire de l'Andhra Pradesh, son fondateur, Siddhendra Yogi,
était un poète brahmane du 13eme siècle.

On raconte que le jour de son mariage, alors qu'il se rendait à la cérémonie,
le bateau qu'il prit pour s'y rendre coula.
Face à la mort, il conjura Dieu de le sauver et promit de lui dédier sa vie en échange.
Krishna l'entendit et le sauva.
En remerciement, Siddhendra Yogi écrivit le Dance Drama,
Bhama Kalapam en l'honneur de Krishna.

Traditionnellement dansé exclusivement par des garçons par crainte
que les Devadasis (danseuses-esclaves) ne souillent la pureté de ces danses,
le Kuchipudi est de nos jours essentiellement dansé par des femmes solistes.

Le guru Vempati Chinna Satyam, ainsi que le regretté Laxmi Narain Vedantum,
ont tout deux dans les années soixante fait évoluer la danse vers une forme soliste
et rendu le style accessible aux femmes.

Vempati Shina Satyam, qui a contribué largement à l'évolution de la
danse vers sa forme classique, a su puiser dans l'interprétation de ces
héroïnes (sorte de danseuses étoiles) toute la féminité et la légèreté
propres à cette danse.
Le Kuchipudi est une danse colorée, aux lignes ondoyantes et vigoureuses.
Là où le Bharatanatyam suggère le Kuchipudi marque le trait, confirme, en
s'appuyant sur une technique rigoureuse mais charnelle.
Chaque région de l'Inde a sa danse, et chaque danse à son tempérament, son
élément, celui du Kuchipudi pourrait être le feu, le style est alerte,
vivace, sautillant, quant au tempérament on le dit joyeux et léger.
D'ailleurs le Rasa c'est à dire le sentiment le plus dansé en Kuchipudi est
Shringara rasa qui est le sentiment Erotique.
C'est donc une danse très sensuelle où la double nature de chacun trouve
un terrain d'expression puisque la danse elle même évolue autour de deux qualités du
mouvement, la qualité Lascia (principe féminin) et la qualité Tandava (principe masculin).
Le danseur tels un équilibriste joue sur la coexistence de ces deux principes.

Le corps est traversé par une ligne sinueuse que l’on nomme Tribanga,
le visage se peint d’expressions vives et prononcées,
les pieds suivent allègrement les rythmes syncopés de la musique tandis que
les mains racontent les histoires du panthéon indien.

Pour raconter ces histoires, la danse se structure autours de trois grands principes :
Nritta, l’élément rythmique
Nritya, la combinaison du rythme et de l'expression
Natya, l’élément dramatique pur

QUELQUES HISTOIRES DANSÉES :

Jadisvaram est une danse sans narration ; elle répond donc au principe de Nritta.

Brindavan Nilayé est une danse qui combine rythme et narration,
elle nous raconte l’histoire des amants Raddha et Krishnaqui se retrouvent
dans le jardin céleste "Brindavan Nilayé"

Bhamakalapam est un danse drama écrite par le yogi Siddhendra,
qui relate l’histoire de la fleur céleste la Parijatam.
Narada donne cette magnifique fleur au seigneur Krhisna,
qui l'offre à sa première femme, ce qui va rendre jalouse
la seconde. Celle-ci va exiger que Krishna lui ramène tout entier l’arbre du jardin céleste d’Indra.

Ardhanarishwara Shabdam :
Shabdam signifie mot, l’élaboration des paroles y est donc privilégié.
La légende nous dit que Shiva porte le Gange dans ces cheveux
afin de gagner la force de sa coulée lorsqu’elle descend sur terre.
Cela rendit Parvati très jalouse et pour l’apaiser Shiva lui donne la moitié de sa forme,
de sorte que sa moitié devint féminine, l’autre demeurant masculine.
Dans cette danse Parvati danse les mouvement "lasya" de nature féminine
et Shiva danse les mouvement Tandava (de nature masculine),
pour finir en dansant ensemble leur fusion cosmique !

Avant d’arriver à ces danses, l’élève doit assimiler des pas (adavous)
qui vont l’aider à acquérir souplesse, vélocité,
sens du rythme, de la coordination.
Il apprendra ensuite les Jhatis,
qui sont des petites compositions crées à partir des adavous.
Alors seulement seront enseignées les danses qui s'appuient sur les neuf Rasa,
terme qui traduit l’expérience esthétique que partagent l'audience
et l'artiste à travers l'expression de neuf sentiments.